Conférence de la SACESR - Féminin/Masculin à la Renaissance

Date: 30 Janvier 2017

Horaire: 17h

Lieu: Amphi George SAND de l’hôpital Clocheville. (accès par la place Jean Meunier).

Organisateur : Par Madame Sylvie STEINBERG (Directrice d'études de l'EHESS, Centre de recherches historiques – CRH.) - En partenariat avec les Doctorants du CESR, la Société des Amis du CESR.

Résumé : 

« Théâtre d’exceptionnels bouleversements culturels, politiques et religieux, la Renaissance a-t-elle aussi été une époque de bouleversements sur le plan du « genre » ? Depuis une trentaine d’années, de nombreuses études historiques cherchent à répondre à cette question, en explorant les représentations de la différence des sexes, telles qu’elles étaient véhiculées par les écrits scientifiques de la Renaissance (médecine, physiognomonie…), par les arts visuels ou les productions littéraires. Ces représentations réactualisaient des savoirs antiques mais en les accordant aux réalités du temps : si les modèles issus de l’Antiquité faisaient l’objet d’une grande révérence intellectuelle, ils ne s’accordaient pas nécessairement avec les nouvelles découvertes (anatomiques ou ethnographiques par exemple). De même, certaines réintroductions du droit « romain » ont-elles eu du mal à cadrer avec les relations matrimoniales et sociales entre hommes et femmes du XVIe siècle. Sur le plan des attributs physiques, des normes de conduite ou des valeurs qui étaient attribuées à chacun des sexes, des processus subtils d’adaptation et de réinterprétations des héritages antiques furent donc à l’œuvre. Le résultat de ce travail syncrétique d’adaptation fut la mise au point d’une véritable anthropologie renaissante, où la différence des sexes étaient inscrite à la fois dans la création divine et les desseins de la nature, dans la grande « chaine des êtres » comme dans la hiérarchie sociale. »

Sylvie Steinberg


Sylvie Steinberg est spécialiste de l’histoire des femmes et du genre. Elle a publié La confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution. Et ensuite exploré différents thèmes relevant de l’histoire de la sexualité et du corps tout en s’intéressant à l’historiographie des femmes et du genre.
Ses travaux s’ancrent en grande partie dans une tradition d’anthropologie historique de la sexualité et de la famille en y intégrant les questionnements contemporaines sur le genre.
Elle mène aussi des travaux sur la bâtardise, s’intéressant aux notions de statut, de filiation et d’hérédité.
Elle est membre du comité de rédaction de la revue Clio, FGH et co-dirige le Groupement d’Intérêt Scientifique/Institut du Genre CNRS/Universités.