1515 Marignan - Un bel essai novateur sur la plus célèbre bataille de l'histoire de France

Date: 26 Octobre 2015

Organisateur : Monsieur Amable SABLON du CORAIL, Archiviste-paléographe, Conservateur en chef du patrimoine

Résumé : 

« Après le magnifique ouvrage de Didier Le Fur (Perrin, 2014), y avait-il encore de la place, en 2015, pour un ouvrage concernant Marignan ? C'est ce qu'Amable Sablon du Corail, conservateur du patrimoine au Service historique de la défense, vient de démontrer avec maestria. Là où Didier Le Fur consacrait la moitié de son texte à analyser la propagande de François Ier, son collègue se concentre sur la bataille elle-même et sur son contexte militaire, un effort bienvenu car on ignore souvent l'essentiel de ce combat de géants qui fit entre 15 000 et 17 000 pertes humaines. Sait-on seulement que les Français y étaient minoritaires mais combattaient aux côtés des Allemands et des Vénitiens ? Que les Suisses combattaient aux côté des Milanais et des pontificaux ? Quel fut le fruit de cette victoire tant célébrée sachant que les impériaux reprirent le nord de l'Italie dix ans plus tard ?
L'auteur revisite les sources imprimées et manuscrites, mobilise une abondante bibliographie, y compris en langue allemande, et fait la part belle à la méthodologie de la nouvelle histoire bataille en tâchant de rester aussi impartial que possible. Toute la technicité de la guerre de la Renaissance est ici restituée, l'usage du destrier et de la lance pour les uns ou de la pique et de la hallebarde pour les autres, de l'artillerie, encore, qui laisse ses traînées sanglantes dans les carrés des piquiers suisses. Surtout, il a de très belles pages sur la violence et la peur, élément déterminant de l'issue de l'affrontement alors que les deux camps mettent en avant la vertu de l'honneur.La fin du livre, sur les leçons de Marignan, offre des conclusions énergiques sur le rôle de l'argent, sur celui de la vaillance des lansquenets et des arbalétriers gascons, qui, au moins autant que l'artillerie et les hommes d'armes, ont fait pencher le fléau de la balance du côté français. La modernité des armes à feu n'est en effet qu'un élément parmi d'autres de la révolution militaire. »


Pascal Brioist

salle Saint Martin - 17h