Mathilde Mares

Titre de la Thèse: Iconographies de la mesure : de l'influence de la rhétorique classique sur l'esthétique renaissante et la représentation des affects et des vertus.

Date de début de la thèse: 2021

Directeur (trice): Fosca Mariani

Discipline: Philosophie

Résumé: 

Partant de l'étude de l'iconographie de la vertu, nous chercherons à comprendre comment l'économie des affects et des plaisirs qui se met en place à l'aube de l'humanisme est corrélative de la diffusion du modèle rhétorique de la studia humanitatis aux domaines de la politique, de la morale et de l'esthétique. La première question que nous poserons sera ainsi éthique : dans quelle mesure la représentation des affects est corrélative au début du cinquecento d'une certaine définition rhétorique des vertus ? Deuxième : cette redéfinition des vertus dans les termes de la rhétorique constitue-t-elle une rupture ou un infléchissement par rapport à l'époque médiévale ? Et peut-on dresser une ligne de partage nette entre une iconographie médiévale des vertus et l'iconographie renaissante ? Cherchant à suivre la manière dont les règles du discours rhétoriques contribuent à faire naître une certain représentation du monde et un certain modèle de société, d'organisation politique et de dispositions éthiques, nous suivrons alors la manière dont ce schème rhétorique participe également à la redéfinition des canons esthétiques dans les domaines de la poésie, de l'architecture, de la musique et des arts plastiques. Peut-on, en d'autres termes, parler d'une esthétique renaissante fondée sur les principes de la rhétorique cicéronienne ? Et dans quelle mesure une telle transposition aux domaines de l'esthétique est-elle fidèle au modèle classique dont elle était partie ? Telle sera la troisième question que nous nous poserons. Visée éthique, visée rhétorique et visée esthétique participeront ainsi à la fois d'une interrogation diachronique sur l'histoire de la représentations des vertus et des affects et d'une visée synchronique sur la manière dont la société renaissante se représente et traduit ses affects et ses exigences morales en cherchant à la régler et à la mesurer au moyen du discours. Enfin, nous chercherons à faire converger ces trois visées afin d'en interroger les conditions de possibilité et focaliserons notre attention sur le concept de mesure. Le discours dans sa dimension éthique, esthétique, rhétorique, politique doit traduire les différents modes de la mesure : mesures mathématiques, géométriques, mais aussi mesure affectives et perceptives qui toutes participent d'une manière ou d'une autre à l'élaboration d'une certaine représentation du monde née de la rencontre de la rhétorique, de l'éthique et de l'esthétique à l'époque de la Renaissance.

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