Titre de la Thèse: La stéréotomie dans l'architecture de la Renaissance
Courriel: constance.briand@etu.univ-tours.fr
Date de début de la thèse: 2020
Directeur (trice): Alain Salamagne
Discipline: Histoire de l'art
L’escalier est un organe de circulation verticale permettant de desservir les différents niveaux d’un édifice. Il s’agit d’un élément essentiel de la construction, développé à la fois dans l’architecture religieuse et profane, dont le colloque L’escalier dans l’architecture de la Renaissance, tenu au Centre d’Études Supérieures de la Renaissance en 1979, a souligné l’importance au niveau européen. À la fin du XVe et au début du XVIe siècles, les recherches les plus novatrices sont conduites dans le cadre des châteaux ou des hôtels particuliers. Néanmoins, aucun de ces grands escaliers n’a encore fait l’objet d’une étude précise. C’est dans la continuité de cette publication fondamentale que la thèse se propose d’analyser, en partant d’un corpus centré sur le Val-de-Loire (de Châteaudun à Chambord), les recherches conduites par les architectes sur ces structures architecturales dont la complexité morphologique et la qualité de mise en œuvre recoupent la notion de chef-d’œuvre. Partant d’un corpus bien ciblé sur les châteaux du Centre Val-de-Loire dans une période charnière pour l’architecture française (1450-1550), la réflexion sera conduite à partir de deux axes de recherche, d’une part la stéréotomie, d’autre part le décor et ses relations avec les contraintes stéréotomiques.
La recherche s’appuiera d’abord sur la consultation les archives iconographiques et planimétriques des Monuments Historiques, ces dernières constituant un support précieux à la critique d’authenticité des œuvres étudiées, puis sur une méthodologie de relevés des structures architecturales, du plan à l’élévation. La thèse se fondera ensuite sur l’étude des comptabilités – publiées ou à dépouiller – des principaux chantiers (Châteaudun, Amboise, Chambord), susceptibles de nous renseigner sur les pratiques des tailleurs de pierre et des sculpteurs sur le chantier. À partir des relevés effectués seront précisément étudiées les techniques de stéréotomie mises en œuvre au niveau des supports, des voûtes et des appareils.
Un second axe de recherche concernera le décor de ces escaliers, décor souvent exceptionnel de par sa qualité ou son originalité. L’escalier est en effet à la croisée de deux références stylistiques des années 1500, celle de l’influence de l’Italie (le mode antique), et celle du gothique de la Renaissance (l’art moderne). Il devient donc le lieu de toutes les confrontations et de toutes les expériences. La stéréotomie sera abordée par le biais de l’identification normative des éléments lithiques (partiellement référencés dans les sources) mais surtout par l’analyse formelle des structures architecturales. L’identification et la reconnaissance des gabarits de pierre et leur retranscription par le dessin en 3D permettra d’identifier les typologies constructives propres à la Renaissance. L’art du trait, qui est le procédé par lequel le maçon et l’architecte passaient du plan à l’élévation des formes complexes, sera abordé en relation avec les traités d’architecture théoriques de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle (Alberti, Roriczer, Dürer, Philibert de L’Orme...).