Angela Axworthy

Titre de la Thèse: Le statut des mathématiques en France entre 1530 et 1570

Date de soutenance: Lundi, 5 Décembre, 2011

Directeur (trice): Joël Biard

Résumé: 

Cette étude du statut des mathématiques en France entre 1530 et 1570 entend contribuer aux recherches en cours concernant le statut philosophique des sciences mathématiques et de leur objet au XVIe siècle du point de vue des mathématiciens. Le but principal que je me suis proposé pour cette recherche consiste dans la détermination des apports épistémologiques de l’école française de mathématique durant les quatre décennies qui ont suivi la fondation de la première chaire de mathématiques au Collège de France. De façon plus précise, mon enquête visera à comparer les points de vue de diverses figures représentatives de cette école sur la base des questions suivantes : Quelles sont les disciplines qui, par définition, peuvent être légitimement appelées mathématiques et quelle place occupent ces disciplines dans l’économie des sciences et des arts ? Quelle nature et quel statut les mathématiciens considérés accordent-ils à l’objet des sciences mathématiques ? Quel est le degré de dignité et de certitude qui est accordé au discours du mathématicien par rapport à celui du métaphysicien et celui du physicien ? Quelle utilité la partie théorique des mathématiques (et notamment les Éléments d’Euclide) se voit-elle conférée, et sur quel fondement repose l’efficacité des mathématiques appliquées ? Mon corpus visera à inclure, en priorité, les préfaces ou autres textes liminaires présents dans les éditions françaises des Éléments d’Euclide parues entre 1530 et 1570, cet antique compendium élémentaire de géométrie et d’arithmétique tenant une place centrale dans les programmes d’enseignement des mathématiques à cette période et accueillant donc le plus souvent la réflexion épistémologique des mathématiciens qui l’enseignent, le commentent et le traduisent. Les mathématiciens considérés pour cette recherche devront donc tous avoir joué un rôle significatif dans la diffusion et la promotion des Éléments d’Euclide et des mathématiques théoriques en France durant le second tiers du XVIe siècle. Dans ce cadre, la priorité sera accordée à la pensée d’Oronce Finé, de Pierre de la Ramée et de Jacques Peletier du Mans. Mis à part leurs éditions respectives des Éléments d’Euclide, je tâcherai d’examiner de ces auteurs les autres textes qui mettent en avant un discours sur le statut des disciplines mathématiques et de leur objet.

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